Le mémorial du camp de Rivesaltes
Balade à Rivesaltes ce week-end, dans le seul but (ou presque) de voir le mémorial du camp de Rivesaltes, une réalisation de l'architecte Rudy Ricciotti (Le Mucem) inaugurée le 16 octobre dernier...
D'abord parce que c'est Ricciotti, parce que ses réalisations sont toujours pleines de sens, parce ce qu'il assume totalement, avec brio même, sa partialité, ses parti-pris... Parce qu'à Rivesaltes, il s'est effacé devant le symbole, s'est mis au service d'une cause autre que son égo d'artiste...
Mais aussi parce que le camp de Rivesaltes, en ces temps de migration de réfugiés en provenance de pays en guerre, c'est tout un symbole.
Le symbole de l'accueil lamentable des réfugiés espagnols vaincus par Franco en 1939, un symbole de la collaboration du régime de Vichy avec les nazis, pendant la seconde guerre mondiale, et enfin un symbole de l'accueil honteux que fit la France aux harkis, ces algériens qui avaient choisi (souvent malgré eux) le mauvais "camp" pendant la guerre d'indépendance de l'Algérie... Un symbole, finalement, de ce qu'est réellement la France, malgré tous les discours lénifiants, pontifiants, sur les Droits de l'Homme et la France comme une Terre d'Accueil...
Bon, place aux images de cet indispensable mémorial...
Les ruines des baraquements, à l'entrée du camp...
Le bâtiment du mémorial, enterré discrètement, ne vole pas la vedette au camp et à ses baraquements...
Le choix de la teinte du béton, assortie à la couleur de la terre du camp, renforce cette sensation de discrétion, d'effacement...
L'entrée du mémorial, avec son mur de béton rosé...
La grande salle du mémoial, impressionnante, à la sortie de l'étroit couloir de béton...
Une très belle et très pertinente muséographie...
Le long pupitre central relate l'histoire, les histoires, du camp...
Un autre espace didactique, tout au bout du bâtiment...
Un tour du camp, pour prendre l'air après la visite du mémorial...